Le secteur du transport routier, qu’il s’agisse du transport de marchandises ou de passagers, fait face à un défi majeur : attirer et fidéliser des conducteurs qualifiés.
Dans un contexte de tension sur le marché de l’emploi, il est essentiel pour les entreprises de comprendre précisément les attentes des candidats afin d’adapter leurs offres et d’améliorer leur attractivité.
Voici les principales attentes exprimées par les professionnels du transport aujourd’hui.
1. Une rémunération plus attractive et des avantages concrets
La question salariale reste centrale. Les conducteurs de poids lourds et de bus expriment une attente forte en matière de rémunération, notamment avec l’inflation qui impacte leur pouvoir d’achat. Ils recherchent des salaires compétitifs, alignés sur les réalités du marché, ainsi que des primes (primes de découché, de nuit, de week-end, d’astreinte).
La prise en charge des frais de déplacement et de repas est également un critère important, tout comme l’accès à des avantages tels qu’une mutuelle performante ou des chèques repas.
2. De meilleures conditions de travail et un équilibre vie pro/vie perso
Les conditions de travail dans le transport sont exigeantes : horaires atypiques, travail de nuit, longues périodes loin du domicile.
Pour éviter la fuite des talents, les entreprises doivent :
-Proposer des plannings plus prévisibles et négociables.
–Réduire la pression sur les délais de livraison pour limiter le stress.
-Améliorer le confort des véhicules (ergonomie des sièges, climatisation, connectivité embarquée).
-Mettre en place des solutions d’hébergement de qualité pour les chauffeurs longue distance.
3. Une sécurité renforcée, notamment pour les conducteurs de bus
Le métier de conducteur de bus devient de plus en plus difficile en raison de la montée des agressions et incivilités.
Ce climat d’insécurité décourage certains candidats. Les entreprises doivent donc :
-Renforcer la sécurité à bord des véhicules (vidéosurveillance, séparation conducteur/passagers).
-Former les conducteurs à la gestion des conflits et des situations à risque.
-Collaborer avec les autorités locales pour sécuriser les itinéraires sensibles.
-Mettre en place un accompagnement psychologique en cas d’agression.
4. Une reconnaissance du métier et de la pénibilité
Le transport est un secteur clé de l’économie, mais les professionnels estiment que leur travail manque de reconnaissance. Ils attendent une valorisation de leur rôle, ainsi que des initiatives de prévention des risques et des troubles musculosquelettiques.
5. Une montée en compétences et des opportunités de carrière
De nombreux conducteurs souhaitent évoluer, mais ils estiment que les formations restent limitées.
Les entreprises qui misent sur la formation continue ont un véritable levier de fidélisation :
–Financement de permis et formations complémentaires (FCO, transport ADR, éco-conduite, etc.).
-Accès à des passerelles vers des postes de management, de formateurs ou d’exploitation.
-Sensibilisation aux évolutions technologiques (véhicules électriques, hydrogène, conduite semi-autonome, etc.).
6. Une digitalisation au service du métier, pas une contrainte
Les nouvelles technologies transforment le secteur du transport avec des outils de géolocalisation, de gestion électronique des temps de conduite et des logiciels de suivi des livraisons.
Les conducteurs recherchent des solutions numériques intuitives qui simplifient leurs tâches administratives et facilitent leur quotidien, tout en bénéficiant d’un accompagnement à la prise en main. Toutefois, ils expriment une vigilance face à une possible sur-surveillance et attendent une utilisation équilibrée de ces technologies.